Aider les malades (soins, accompagnement, citoyenneté)

améliorer la vie des malades en attendant la guérison.

Communiquer les savoirs auprès des familles, professionnels et du grand public.

S'informer et partager Ces outils sont indispensables pour poursuivre la mobilisation et aider les malades dans leur combat.

Les essais concernent des maladies

neurologiques, neuromusculaires, cardiaques, du sang, de la vue, de la peau, du système immunitaire, du vieillissement.

Guérir (recherche et développement de thérapies innovantes)

suivre les projets des recherches, les essais clinique par les expertises et des plateformes dédiées à la recherche translationnelle.

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lundi 5 octobre 2015

Un jeune paraplégique parvient à remarcher grâce à un dispositif relié à son cerveau


Adam Fritz, un jeune Américain paraplégique est parvenu à marcher de nouveau grâce à un système informatique entièrement contrôlé par son cerveau.  Paralysé des deux jambes, Adam Fritz, un jeune homme américain de 28 ans a pu pour la toute première fois marcher de nouveau. Ceci grâce à un système informatique contrôlé par ses propres ondes cérébrales. Une innovation technologique qui s’avère très prometteuse pour les victimes d'accident vasculaire cérébral (AVC) et de lésions de la moelle épinière. ’exploit a été supervisé par des médecins de l'Université de Californie. Adam Fritz, paraplégique depuis 5 ans après un accident de moto, s’est porté volontaire auprès de l’équipe pour tester un nouveau système d’ordinateur relié directement au cerveau. Le dispositif fonctionne grâce à un réseau d’électrodes fixé sur la tête du patient. Celles-ci enregistrent les signaux cérébrales de la même manière que lors d’un test électroencéphalogramme. Un algorithme pour stimuler les nerfs des muscles Les données sont directement transmises à un ordinateur qui se charge de les interpréter et de les transformer en ondes cérébrales. Ces dernières sont ensuite envoyées sous forme d’algorithmes à d’autre électrodes chargées cette fois-ci de stimuler les nerfs de la jambe pour contracter les muscles et générer la marche. Ce système permet ainsi de contourner la lésion de la moelle épinière responsable de la paralysie et de rétablir la communication nerveuse entre le cerveau et les muscles via un dispositif externe. Grâce à lui, le patient a été capable de marcher sur une distance de 3,66 mètres. Durant le parcours, son poids a été partiellement soutenu par un harnais afin de l’empêcher de tomber. Sa performance a été filmée et a fait l’objet d’une étude dans la revue Journal of NeuroEngineering and Rehabilitation. "Même après des années de paralysie, le cerveau peut encore générer des ondes cérébrales significatives qui peuvent être exploitées pour permettre la marche de base", explique dans un communiqué An Do, co-auteur de l’étude. Le premier patient à pouvoir marcher sans avoir recours à la robotique Il poursuit : "Nous avons démontré qu’il est possible de restaurer une marche intuitive, contrôlée par le cerveau, malgré une lésion complète de la moelle épinière". Selon eux, Adam Fritz est le premier patient paralysé des jambes à pouvoir marcher sans avoir recours à la robotique. Auparavant, les interfaces cerveau-ordinateur similaires, utilisaient des prothèses de membre, tels que des bras robotisés pour aider le patient à effectuer un mouvement. L’an passé, un patient paralysé est même parvenu à contrôler un exosquelette de cette manière. Mais si les résultats sur Adam Fritz sont très encourageants, ils ne concernent qu’un seul sujet. Les chercheurs envisagent ainsi d’étendre l’expérience à d’autres patients paraplégiques pour tester l’efficacité de leur système et l’améliorer. A terme, celui-ci pourrait conduire à un dispositif capable d’être directement implanté à l’intérieur du corps d’une personne afin de lui permettre de bouger à nouveau un ou plusieurs membres paralysés par la seule force de la pensée.  Publié par Emmanuel Perrin, le 24 septembre 2015

En savoir plus : http://www.maxisciences.com/paralysie/un-jeune-paraplegique-parvient-a-remarcher-grace-a-un-dispositif-relie-a-son-cerveau_art36009.html
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jeudi 20 août 2015

Première mondiale : du muscle « normal » à partir de cellules souches embryonnaires

Une méthode pour obtenir des fibres musculaires et des cellules souches satellites à partir de cellules souches embryonnaires a été mise au point par une équipe soutenue par l’AFM-Téléthon.
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Cette avancée majeure pour les maladies neuromusculaires vient d’être publiée le 3 août 2015 dans Nature Biotechnology.
Pour la première fois au monde, l’équipe d’Olivier Pourquiéde l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IGBMC) d’Illkirch et de l’Université d’Harvard aux Etats-Unis, a mis au point une méthode pour fabriquer des fibres musculaires et des cellules satellites.
"Grâce à notre méthode qui ne demande aucune manipulation génétique, nous obtenons des fibres musculaires qui se contractent, mais aussi des cellules souches satellites"

olivier pourquié IGBMC Harvard maladies neuromusculaires recherche

Olivier Pourquié

(crédit photo : Lola Vélasquez/IGBMC)
Jusqu’à présent, les chercheurs savaient obtenir les différents éléments des fibres musculaires, les myoblastes , à partir de biopsies puis les amener à se différencier en fibres musculaires. Mais au prix de rendements faibles et imparfaits (en particulier, sans activité contractile). Avec le protocole développé par l’équipe d’Olivier Pourquié, il est désormais possible d’obtenir des fibres musculaires qui se contractent et de véritables cellules musculaires satellites, lesquelles permettent la formation des muscles et la régénération musculaire, comme dans un muscle « normal ».

Fort de ce succès, les chercheurs ont greffé sur des souris modèles de la myopathie de Duchenne les cellules souches satellites obtenues (à partir de cellules souches de souris). Un mois après, le muscle traité présentait des fibres exprimant de la dystrophine normale, prouvant que ces cellules greffées sont bien capables de régénérer les fibres musculaires « malades ».
Le protocole a également été testé sur des cellules souches embryonnaires obtenues à partir de souris modèles de la myopathie de Duchenne et a permis d’obtenir des fibres musculaires « malades ».
Ces cellules musculaires, « normales » ou « malades », obtenues à partir d’une source inépuisable de cellules souches, sont un outil supplémentaire pour les chercheurs afin d’étudier les mécanismes de formation des cellules musculaires, tester de nouveaux candidats-médicaments mais aussi démontrer l’efficacité de futures thérapies. 

Pour en savoir plus : Differentiation of pluripotent stem cells to muscle fiber to model Duchenne muscular dystrophy.Olivier Pourquié, et al. Nature Biotechnology, 8/3/2015 doi:10.1038/nbt.3297

mercredi 19 août 2015

PHAGOTHÉRAPIE: DES VIRUS NATURELS POUR TUER LES INFECTIONS

Phagothérapie: des virus naturels pour tuer les infections

Ces phages, ici en jaune, étudiés à l’Institut Pasteur, vont venir à bout d’une bactérie. Photo grossie 50 000 fois.
Face aux bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques et qui tuent chaque année 25 000 personnes en Europe, médecins, chercheurs et malades se tournent vers les phages.... Des virus connus depuis près d’un siècle, mangeurs de bactéries, présents partout dans notre environnement, qui se révèlent parfois beaucoup plus efficaces que les traitements classiques.


Hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, près deParis. Ce matin, Caroline, 43 ans, est radieuse, élégante et fière au bras de Rudy, son compagnon des bons et des mauvais moments. « La dernière fois que je suis venue dans cet hôpital, se souvient-elle, je pleurais à l’idée qu’on m’ampute de mon pied droit. » En racontant cet épisode douloureux, son visage se fige et ces terribles instants réapparaissent, comme un mauvais thriller.
Le calvaire de Caroline a commencé en 1995, à la suite d’une chute du second étage de son appartement, à Douai. Bilan : de multiples fractures au dos et à la cheville qui justifient des interventions chirurgicales en urgence. « Au cours de ces opérations, j’ai été contaminée par un staphylocoque doré qui m’a pourri la vie pendant des années. » Une infection nosocomiale qui tue chaque année 4 000 personnes en France. Contre cette bactérie redoutable qui ronge les chairs et les os de son pied, les médecins sortent la grosse artillerie antibiotique et la neutralisent pour un temps. Mais la bactérie réapparaît. « J’ai eu quelques moments de répit avec l’espoir qu’on allait contrôler cette infection », ajoute-t-elle. Au fil des mois et des années, les médecins, démunis, ne peuvent plus éviter l’irréparable. « On m’a conseillé de me faire amputer 17 centimètres en dessous du genou… Ma prothèse de jambe était prête. »

Les phages lui ont sauvé le pied droit

Entre-temps et avec l’énergie du désespoir, Caroline cherche une autre solution et découvre, une semaine avant l’amputation, que certains malades atteints du même mal ont guéri grâce à la phagothérapie. Cette méthode existe depuis près d’un siècle et s’appuie sur les phages, desvirus mangeurs de bactéries (lire l’encadré) : « Je n’avais plus rien à perdre. » Mais ce traitement de la dernière chance, largement utilisé dans les pays de l’Est (Pologne, Russie et surtout Géorgie, dans des centres qui accueillent des malades du monde entier), est interdit en France car il n’a pas le statut de « médicament » ni, a fortiori, d’autorisation de mise sur le marché.
Néanmoins, Caroline découvre que quelques rares médecins choisissent de passer outre la législation. « Lorsque j’ai reçu cette patiente, se souvient le Dr Alain Dublanchet, microbiologiste et chef de file des défenseurs de la phagothérapie, son pied et son moral étaient en piteux état. » C’est entre ses mains que Caroline va retrouver le sourire. Dans un premier temps, les médecins prélèvent les bactéries résistantes aux antibiotiques sur la plaie de son pied qui se gangrène. Ensuite, ils récupèrent des phages présents partout dans la nature et notamment dans les eaux usées. « Après des tests in vitro, nous sélectionnons les phages efficaces contre les bactéries présentes dans la plaie de la patiente », précise le Dr Dublanchet. « Depuis que j’ai bénéficié de ce traitement, en 2010, je revis, explique Caroline devant son sauveur. Je n’ai plus mal et, surtout, il n’existe plus de foyers infectieux. »

La prescription des phages est interdite en France

Le cas de Caroline n’est pas unique. Henri Lemaitre, 48 ans, a connu le même calvaire. Cet installateur d’antennes installé à Saint-Tropez a souffert de 37 fractures après une chute du cinquième étage d’un immeuble en février 2005. Les phages l’ont guéri d’une infection multirésistante contractée pendant ses hospitalisations. « Je n’y croyais plus et je me préparais à l’amputation », se souvient-il.
Même situation pour Hervé Jacqueson, 29 ans, atteint de mucoviscidose, diagnostiquée à l’âge de 4 ans, une maladie génétique qui a réduit sa capacité respiratoire de 70 % et s’accompagne d’infections chroniques et résistantes. « Ce traitement par les phages, que je poursuis encore, m’a permis de stabiliser la maladie et de soigner les infections mieux que les antibiotiques classiques. » Même résultat pour Thierry, 45 ans, qui est traité pour un abcès au visage dû à un staphylocoque : « Pour l’instant, j’ai de bons résultats », note-t-il.
Malgré ces victoires, la phagothérapie reste ici un sujet presque tabou. La plupart des médecins interrogés reconnaissent des résultats intéressants mais refusent de franchir le pas et de prescrire des phages à leurs malades, même si les traitements classiques sont inefficaces. Le Dr Patrick Mamoudy, chirurgien orthopédiste, est souvent confronté au cas de patients infectés par différents virus résistants à l’antibiothérapie, comme le staphylocoque doré. « La réussite des phages chez certains patients m’interpelle, admet-il, mais, dans la mesure où ce traitement n’est pas légal, on ne peut pas l’utiliser car, s’il y a le moindre problème, c’est la responsabilité du médecin prescripteur qui est engagée. » Le Pr Patrick Berche, microbiologiste, refuse lui aussi la phagothérapie : « Je n’y crois pas, assure-t-il, d’autant qu’elle n’a fait l’objet d’aucune étude sérieuse sur une série de malades. » Enfin, du côté de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de son directeur général, Dominique Maraninchi, pas question d’autoriser la mise sur le marché des phages, « en l’état actuel des connaissances ».

Efficaces contre les infections pulmonaires

Malgré toutes ces réserves, des médecins comme les Drs Dublanchet et son confrère Olivier Patey de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, ou Jérôme Larché, anesthésiste-réanimateur à Narbonne, prennent le risque d’en faire profiter leurs patients à titre compassionnel lorsque tout a été tenté et qu’aucun traitement ne parvient à arrêter la flambée infectieuse. Et ils ne sont plus seuls. D’autres acteurs se lancent dans le bain et remuent ciel et terre pour démontrer l’intérêt thérapeutique des phages.
C’est le cas de Laurent Debarbieux. Ce chargé de ­recherche à l’Institut Pasteur a déjà franchi une étape en montrant l’intérêt de la phagothérapie contre des infections pulmonaires sévères chez la souris. « Nous avons commencé des essais précliniques sur des patients souffrant de mucoviscidose à partir d’une cinquantaine d’échantillons », ­explique-t-il. Les résultats préliminaires sont déjà significatifs dans 40 % des cas puisque les infections résistantes, liées à la maladie, ont pu être contrôlées. « On envisage bientôt de poursuivre nos investigations et de franchir la barre des 60 % de bons résultats », confie-t-il.
L’association Vaincre la mucoviscidose a, depuis cinq ans, misé sur le travail de son équipe, et lui a alloué une enveloppe de 165 000 euros. Même stratégie du côté de certains médecins, notamment militaires, comme ceux des hôpitaux Percy et Reine Astrid, respectivement à Clamart et à Bruxelles. « Nos blessés d’Afghanistan, particulièrement les grands brûlés, sont porteurs d’infections ­multirésistantes aux antibiotiques, ce qui nous a conduits à nous intéresser à la phagothérapie pour mieux les soigner », ­explique le Dr Patrick Jault, anesthésiste-réanimateur. ­Courant 2013, les conclusions de « Phageburn », une étude réalisée sur un échantillon de 200 malades et financée en partie par la Direction générale de l’armement (DGA), ­permettra de savoir si les phages sont une bonne alternative aux antibiotiques.

L’industrie pharmaceutique veut savoir si la phagothérapie est rentable

« Dans la mesure où les phages ne sont pas “brevetables”, précise Alain-Michel Ceretti, militant historique de la lutte contre les infections nosocomiales à l’hôpital, l’industrie ne veut pas investir. La seule solution est de concevoir un cocktail de phages afin qu’ils soient considérés comme un médicament, avec un brevet et des bénéfices en perspective. » C’est justement cette stratégie que certains industriels aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre ont choisie. En France, depuis 2007, Pherecydes Pharma, une start-up, planche sur la fabrication de ­cocktails de phages contre les infections multirésistantes respiratoires, osseuses et dermatologiques : « Nous avons d’étroits contacts avec des laboratoires pharmaceutiques qui attendent de connaître nos résultats pour envisager un codé­veloppement », insiste Jérôme Gabard, son P-DG. Le temps presse. En effet, sans argent pour mener des essais cliniques qui peuvent atteindre 5 millions d’euros, ces entreprises sont amenées à disparaître.

A moins que la solution vienne des pouvoirs publics : compte tenu de l’augmentation des résistances en France et de l’absence de nouveaux antibiotiques plus efficaces, ils viennent d’entrer dans le débat. Dans un rapport officiel, le Centre d’analyse stratégique, rattaché aux services du Premier ministre, propose d’étudier l’intérêt thérapeutique de la phagothérapie. En remplacement ou en complément des antibiotiques. Une brèche vient de s’ouvrir.

vendredi 24 juillet 2015

Percée mondiale : une nouvelle molécule permettant d’augmenter les greffes de cellules souches

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Jalila Chagraoui, Agente de recherche, Iman Farès, étudiante au Ph. D.
et Dr Guy Sauvageau à l’IRIC (Crédit: IRIC)
Des chercheurs de l’Institut de recherche en immunologie et cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal viennent de publier dans le prestigieux magazine Science l’annonce de la découverte d’une nouvelle molécule, la première en son genre, qui permet la multiplication de cellules souches dans une unité de sang de cordon. Les cellules souches issues du cordon ombilical sont utilisées pour des transplantations dans le but de guérir plusieurs maladies du sang, dont les leucémies, les myélomes et les lymphomes. Cette thérapie représente pour de nombreux patients un traitement de dernier recours.
Dirigée par le Dr Guy Sauvageau, chercheur principal à l’IRIC et hématologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, cette percée mondiale a le potentiel de multiplier par 10 le nombre d’unités de sang de cordon disponibles pour une transplantation chez l’humain. De plus, elle réduira considérablement les complications associées à la greffe de cellules souches. Elle sera particulièrement utile pour les patients non caucasiens pour qui les donneurs compatibles sont difficiles à identifier.
Une étude clinique, utilisant cette molécule nommée UM171 en l’honneur de l’Université de Montréal et un nouveau type de bioréacteur développé pour la culture de cellules souches en collaboration avec l’Université de Toronto, sera initiée dès décembre 2014 à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Selon le Dr Guy Sauvageau, « cette nouvelle molécule combinée à la nouvelle technologie du bioréacteur permettra à des milliers de patients de par le monde d’avoir accès à une transplantation de cellules souches plus sécuritaire. Considérant que plusieurs patients ne peuvent actuellement avoir recours à une greffe de cellules souches faute de donneurs compatibles, cette découverte s’annonce très prometteuse pour le traitement de divers types de cancer. »
Le Centre d’excellence en thérapie cellulaire de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont servira d’unité de production de ces cellules souches. Par la suite, les greffons seront distribués à des patients de Montréal, Québec et Vancouver pour cette première étude clinique canadienne. Des résultats tangibles devraient être disponibles une année plus tard, soit en décembre 2015. À terme, des résultats cliniques concluants pourraient révolutionner le traitement de la leucémie et d’autres maladies du sang. De là, l’importance de la portée de cette nouvelle découverte.
« Ces avancées extraordinaires sont le résultat d’une équipe remarquable dont des étudiants et chercheurs postdoctoraux extrêmement doués qui oeuvrent dans les laboratoires de l’IRIC, incluant les premières auteures de cette publication Iman Farès, étudiante au doctorat et Jalila Chagraoui, agente de recherche, ainsi que les professionnels de la plateforme de chimie médicinale de l’IRIC sous la direction d’Anne Marinier qui ont optimisé les propriétés thérapeutiques de cette nouvelle molécule », ajoute le Dr Guy Sauvageau.
Contexte
Le sang de cordon ombilical d’un nouveau-né est une excellente source de cellules souches hématopoïétiques pour leur transplantation puisque leur système immunitaire est encore immature et que les cellules souches ont une probabilité moindre d’induire une réaction immunitaire néfaste chez le receveur.
De plus, il n’est pas nécessaire que la compatibilité immunologique entre le donneur et le receveur soit parfaite, contrairement à une greffe de moelle osseuse. Cependant, dans la plupart des cas, le nombre de cellules souches obtenues d’un cordon ombilical est beaucoup trop faible pour traiter un adulte et son utilisation est confinée surtout au traitement des enfants. Avec la nouvelle molécule UM171, il sera possible de multiplier les cellules souches en culture et d’en produire suffisamment pour traiter des adultes, particulièrement ceux qui ne sont pas caucasiens car ils ont un accès limité à la greffe par manque de donneurs.
Partenaires de l’étude
Des collaborateurs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, de la British Columbia Cancer Agency, de l’Ontario Cancer Institute et du Fred Hutchinson Cancer Research Center ont aussi joué un rôle important dans l’évaluation des propriétés biologiques de cette nouvelle molécule et ceux de l’Université de Toronto dans le développement du bioréacteur.
Financement
Cette étude est financée par le Réseau de cellules souches du Canada, IRICoR, l’organisme de commercialisation de l’IRIC, le Réseau de thérapie cellulaire et tissulaire financé par le Fonds de recherche du Québec–Santé et les National Institutes of Health.
Étude citée
Pyrimidoindole derivatives are agonists of human hematopoietic stem cell self-renewal
Iman Fares, Jalila Chagraoui, Yves Gareau, Stéphane Gingras, Réjean Ruel, Nadine Mayotte, Elizabeth Csaszar, David J. H. F. Knapp, Paul Miller, Mor Ngom, Suzan Imren, Denis-Claude Roy, Kori L. Watts, Hans-Peter Kiem, Robert Herrington, Norman N. Iscove, R. Keith Humphries, Connie J. Eaves, Sandra Cohen, Anne Marinier, Peter W. Zandstra, Guy Sauvageau
Science, 19 September 2014
À propos de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie
Pôle de recherche et centre de formation ultramoderne, l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal a été créé en 2003 pour élucider les mécanismes du cancer et accélérer la découverte de nouvelles thérapies plus efficaces contre cette maladie. L’IRIC fonctionne selon un modèle unique au Canada. Sa façon innovante d’envisager la recherche a déjà permis de réaliser des découvertes qui auront, au cours des prochaines années, une incidence significative dans la lutte contre le cancer. Pour plus d’informations : www.iric.ca
À propos de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie — Commercialisation de la recherche
L’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie – Commercialisation de la recherche (IRICoR) est un organisme à but non lucratif, axé sur la découverte et la commercialisation de médicaments, situé à l’Université de Montréal (UdeM), plus précisément, au sein de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC). L’objectif d’IRICoR est de traduire rapidement les projets de recherche universitaires hautement novateurs de l’IRIC et de divers centres en thérapies innovatrices de grande valeur. Pour ce faire, IRICoR favorise des partenariats avec le secteur privé afin d’accélérer le transfert de l’innovation de la recherche universitaire vers le marché. Pour plus d’informations : www.iricor.ca
À propos du Réseau de cellules souches du Canada
Le Réseau de cellules souches (RCS), créé en 2001, regroupe plus de 100 scientifiques, cliniciens, ingénieurs et éthiciens qui sont des chefs de file dans les universités et les hôpitaux au Canada. Le RCS appuie des projets de recherche d’avant-garde dont les découvertes peuvent donner naissance à des traitements, nouveaux et améliorés, qui seront offerts à des millions de patients au Canada et partout dans le monde. Hébergé par l’Université d’Ottawa, le Réseau de cellules souches est l’un des Réseaux de centres d’excellence du Canada qui sont financés par Industrie Canada et ses trois conseils subventionnaires. Pour plus d’informations : www.stemcellnetwork.ca
À propos du Réseau de thérapie cellulaire et tissulaire du Fonds de recherche du Québec – Santé
Le Réseau de thérapie cellulaire et tissulaire (ThéCell) vise à faciliter les études cliniques phase 1 et 2 afin de rendre les technologies de pointe en thérapie cellulaire et tissulaire accessible à la population en valorisant les plateformes technologiques issues des universités québécoises et de leurs partenaires. Le Réseau ThéCell, financé par le Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS), sert de levier et de catalyseur pour mobiliser et coordonner l’accès et l’utilisation d’infrastructures et de personnel hautement qualifié dans le domaine de la thérapie cellulaire et tissulaire. Pour plus d’informations : www.reseauthecell.qc.ca
À propos du Centre d’excellence en thérapie cellulaire
Le Centre d’excellence en thérapie cellulaire (CETC) de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est un ensemble de laboratoires dédiés à la manipulation de cellules humaines à des fins thérapeutiques chez l’humain. Le CETC a comme objectif d’être un fer de lance de la médecine régénératrice et de la thérapie cellulaire au Canada. Pour plus d’informations : www.cetc-hmr.org
Renseignements
Manon Pepin
Directrice des communications et relations avec les médias
Institut de recherche en immunologie et en cancérologie│IRIC
Université de Montréal
(514) 343-7283│manon.pepin@umontreal.ca

vendredi 17 avril 2015

Paralysé, un patient remarche après une incroyable opération


Un patient paralysé a retrouvé l'usage de ses jambes après une transplantation de cellules nerveuses. Il est le premier au monde à avoir été soigné d'une déchirure totale des nerfs. Le nom de Darek Fidyka restera dans les annales de la médecine. Quatre ans après une agression au couteau qui l'avait privé de l'usage de ses jambes, il peut marcher à nouveau. Ceci, grâce à une transplantation nerveuse unique, réalisée il y a deux ans par des médecins polonais, dirigés par le docteur Pawel Tabakow. D'après l'article paru dans la revue Cell Transplantation, Darek Fidyka est la première personne au monde à se remettre d'une déchirure totale des nerfs de la colonne vertébrale. "Pour moi, c'est encore plus impressionnant que les premiers pas de l'homme sur la Lune," a commenté, à la BBC, le professeur Geoffrey Raisman de l'University College de Londres (UCL). Après de longs mois d'efforts et de rééducation, Darek Fidyka a maintenant retrouvé une vie presque normale. Il marche avec un déambulateur et a même pu reprendre le volant. "Quand ça commence à revenir, vous vous sentez revivre, comme si c'était une nouvelle naissance. C'est une sensation incroyable, difficile à décrire," a-t-il déclaré à la BBC, qui a eu un accès exclusif au patient et aux médecins. Des chirurgiens qui ont eu du nez Pour réaliser cette avancée, le docteur Tabakow a développé un traitement pendant 12 ans et a opéré Darek Fidyka à deux reprises. Les médecins ont transplanté des cellules nerveuses issues de la muqueuse de sa cavité nasale sur sa colonne vertébrale. Des cellules particulières, dites olfactives gliales engainantes (OEC). Leur pouvoir intéresse depuis longtemps les chercheurs. Elles ont la particularité d'encourager la régénération des neurones, au sein du système olfactif, mais aussi du système nerveux central. Transplantée dans la colonne vertébrale du patient, elles ont ainsi poussé les nerfs à se régénérer et ont permis de rétablir la connexion nerveuse. Le traitement des médecins polonais se base sur des travaux réalisés à l'UCL par Geoffrey Raisman et son équipe : "L'opération fournit un pont qui permet aux fibres nerveuses sectionnées de grandir au-dessus du vide," a-t-il expliqué repris par Le Point. D'autres transplantations à venir L'opération de Darek Fidyka a été en partie financée par la Fondation Nicholls des Blessures Vertébrales, créée par le chef cuisinier David Nicholls. Son fils est lui-même paralysé depuis un accident en 2003. D'après The Guardian, il a souhaité avant tout que cette opération en inspire d'autres. "L'information scientifique relative à cette avancée significative sera mise à la disposition d'autres chercheurs dans le monde entier afin que, ensemble, nous puissions nous battre pour enfin trouver un remède à cette situation qui prive les gens de leur vie", a t-il expliqué. Cette avancée n'a pourtant pas encore convaincu toute la communauté scientifique : "Seul un véritable essai (clinique) permettra de montrer que c'est bien (ce traitement) qui a refait fonctionner la moelle épinière," a déclaré, au Point, Alain Privat, chercheur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Geoffrey Raisman compte bien confirmer ces résultats et espère voir trois personnes être opérées en Pologne d'ici 3 à 5 ans si les fonds nécessaires peuvent être levés.

En savoir plus : http://www.maxisciences.com/paralysie/paralyse-un-patient-remarche-apres-une-incroyable-operation_art33701.html
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mercredi 18 mars 2015

La loi Handicap a 10 ans : selon les associations de patients, peu de choses ont changé

Les associations de personnes handicapées ont fêté, à leur façon, les 10 ans de la Loi Handicap en manifestant leur colère dans toute la France. Insuffisamment appliquée, rabotée par une ordonnance de 2014 qui en limite l’impact, cette loi a eu relativement peu d’effets sur leur intégration dans la société.

La France reste donc le mauvais élève de l’Europe en terme d’égalité des droits et des chances des personnes handicapées.

Les volontés d'amélioration de la situation exprimées par le Secrétariat d'État aux personnes handicapées
 et le ministère de la santé à l'occasion de cet anniversaire se traduiront-elles par des mesures concrètes susceptibles de mieux aider les patients et leur entourage, confrontés à de terribles difficultés quotidiennes ?
Trop d'établissements encore inaccessibles aux personnes handicapées
Les associations de personnes handicapées, regroupées dans le Collectif pour une France accessible, ont manifesté dans une quarantaine de villes à l'occasion des 10 ans de la Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Elles dénoncent le peu d'impact de cette loi et, surtout, son rabotage par l'Ordonnance du 26 septembre 2014.

Une accessibilité qui a peu évolué… et va continuer à stagner
Dix ans après une loi censée promouvoir l'accessibilité à tous lesétablissements recevant du public (ERP) en les obligeant à aménager des accès adéquats, seulement 40% des ERP ont fait les efforts nécessaires. Un chiffre tellement catastrophique que le gouvernement a dû publier une ordonnance (l'Ordonnance du 26 septembre 2014) pour éviter que les ERP contrevenants ne soient sanctionnés financièrement.

Cette ordonnance, vécue comme un recul, voire une insulte par les personnes handicapées, octroie des délais supplémentaires de 3, 6 ou 9 ans (selon le type d'ERP) pour effectuer les aménagements nécessaires. Face à la colère des associations qui ont saisi le Conseil d'État, le gouvernement a précisé que le délai le plus court s'appliquait à 80% du parc des ERP et que tous les ERP non accessibles devaient publier, avant septembre 2015, un "Document de programmation"pour annoncer la date et la nature des travaux prévus.

Un marché de l'emploi encore réfractaire aux personnes handicapées
En France, ce sont 1,4 millions d'hommes et 1,1 millions de femmes qui bénéficient désormais de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Parmi ces personnes, 48 % souffrent d'un handicap moteur, 14% d'un handicap psychique et 13% d'un handicap sensoriel.

Le chômage touche fortement les personnes handicapées: 428000 personnes ayant la RQTH sont sans emploi, soit 22% de cette population, un taux 2 fois plus élevé que celui de la population valide. Au total, ce sont 371000 personnes handicapées qui travaillent dans le secteur privé, 197000 dans le secteur public et 159000 en milieu professionnel protégé (par exemple les ESAT).

Face à l'obligation, pour les entreprises, d'avoir 6% de leur effectif salarié composé de personnes ayant la RQTH, le secteur privé fait mauvaise figure: seulement 3,1% de salariés handicapés en 2011, contre 4,9% pour le secteur public en 2014. Dans la fonction publique, la Territoriale fait figure de bon élève avec presque 6% et l'Éducation nationale est à la traine.

Si les effets de la Loi de 2005 sur l'emploi des personnes handicapées sont globalement positifs (une augmentation de 60% du nombre de salariés handicapés en 10 ans, comme le rappelle le ministère de la santé dans un communiqué), les associations tempèrent cet optimisme en précisant qu'il s'agitessentiellement de l'acquisition de la RQTH par des personnes qui étaient en poste en 2005, plutôt que de nouvelles embauches.

Un système éducatif qui peine encore à intégrer les élèves handicapés
Le rapport du gouvernement sur la mise en œuvre de lapolitique nationale en faveur des personnes handicapéespublié en février 2012, pointe uneaugmentation de 33% du nombre d'élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire, entre 2005 et 2010. Ce sont 210000 élèves et 18000 étudiants handicapés qui fréquentent désormais les établissements scolaires et universitaires.

Ce résultat positif doit être tempéré par le fait que la plupart des élèves handicapés ne fréquentent ces établissements que quelques heures par semaine et, surtout, que la grande majorité d'entre eux ne sont plus pris en charge par le système éducatif général à partir de l'âge de 16ans.

Des associations vent debout contre un recul programmé de la loi Handicap
Outre la saisine du Conseil d'État, le Collectif pour une France accessible a écrit une lettre ouverte au Président de la République pour dénoncer les effets catastrophiques de l'Ordonnance du 26 septembre 2014. Elles dénoncent lesexceptions trop nombreuses accordées aux ERP en terme d'accessibilité et font valoir que cette ordonnance les prive du Droit d'accès aux transports publics inscrit dans la Loi de 2005.

Elles font appel aux Parlementaires pour qu'ils refusent de ratifier cette ordonnance et exigent sa réécriture pour éviter qu'elle ne neutralise complètement les avancées obtenues en 2005.

Des mesures annoncées par le Secrétariat d'État aux personnes handicapées et le ministère de la santé
En réaction à la colère des associations, le Secrétariat d'État aux personnes handicapées a annoncé une mobilisation des Agences régionales de santé(qui aujourd'hui ne cherchent pas à identifier les besoins spécifiques des personnes handicapées), des amendements pour améliorer le fonctionnement des Maisons départementales des personnes handicapées(MDPH, chargées de coordonner localement les aides de l'État), ainsi que la mise en place du tiers-payant pour les aides techniques nécessaires aux personnes handicapées (qui aujourd'hui doivent avancer ces dépenses).

Mais malgré ces promesses, auxquelles il faut rajouter celles du ministère de la santé -"nouvelle impulsion" sur l'accessibilité, renforcement des accompagnements, du nombre de places en ERP, promotion d'une "société inclusive"-, 10ans après l'adoption de la Loi Handicap, force est de constater quela France est encore à la traîne des États-membres de l'Union européenne en matière d'égalité et d'intégration des personnes handicapées dans la société.

Ce retard est malheureusement symbolisé par cette Ordonnance de 2014, qui marque un net recul par rapport à ce que ces personnes sont en droit d'attendre. Le gouvernement et les parlementaires entendront-ils les doléances des associations de patients handicapés ?

Pour en savoir plus :
La lettre ouverte au Président de la République du Collectif pour une France accessible, via Huffington Post, 10 février 2015.
Lecommuniqué de presse du ministère de la santé à l'occasion des 10 ans de la Loi Handicap, sante.gouv.fr, 11 février 2015
La Loi n°2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, legifrance.gouv.fr,11 février 2005
L'Ordonnance n° 2014-1090 relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du public, des transports publics, des bâtiments d'habitation et de la voirie pour les personnes handicapées,legifrance.gouv.fr,26 septembre 2014
La présentation de l'Ordonnance Accessibilité en Conseil des ministres, sante.gouv.fr, 25 septembre 2014
Le Rapport du gouvernement sur la mise en œuvre de lapolitique nationale en faveur des personnes handicapées, ladocumentationfrancaise.fr, février 2012.

mardi 20 janvier 2015

Myopathie de Duchenne (DMD) : premier patient traité à l'Institut de Myologie




C'est la première étude à doses multiples chez l'humain pour évaluer la sécurité, la tolérance, l'efficacité et les paramètres pharmacocinétiques du SRP--4053 chez des patients atteints de DMD porteurs de délétions de l'exon 53.
L'étude sera menée dans 4 sites en Europe (Rome, Londres, Newcastle Upon-Tyne et Paris à l'Institut de Myologie) dans le cadre d'un contrat de consortium entre Sarepta et plusieurs hôpitaux, institutions et scientifiques européens. Elle pourra compter jusqu'à 48 patients, des garçons de 6 à 15 ans, et devra être close en décembre 2016.
Un essai appuyé par le Réseau français des cliniciens
Le recrutement des patients français dans les essais cliniques en général, et celui-ci en particulier, s'appuie sur le Réseau français des cliniciens qui identifient et assurent le suivi de l'histoire naturelle de la maladie pour chaque patient pouvant théoriquement être traité par saut de l'exon 53.
"Nous sommes très heureux que le premier patient ayant reçu ce nouveau médicament qui induit le saut de l'exon 53, ait pu en bénéficier ici, à Paris" a précisé Laurent Servais, Neuropédiatre et Responsable des essais cliniques et bases de données de l'Institut de Myologie