Aider les malades (soins, accompagnement, citoyenneté)

améliorer la vie des malades en attendant la guérison.

Communiquer les savoirs auprès des familles, professionnels et du grand public.

S'informer et partager Ces outils sont indispensables pour poursuivre la mobilisation et aider les malades dans leur combat.

Les essais concernent des maladies

neurologiques, neuromusculaires, cardiaques, du sang, de la vue, de la peau, du système immunitaire, du vieillissement.

Guérir (recherche et développement de thérapies innovantes)

suivre les projets des recherches, les essais clinique par les expertises et des plateformes dédiées à la recherche translationnelle.

neobux

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mardi 30 septembre 2014

Données et statistiques sur les handicapés en Tunisie



Le nombre des personnes bénéficiaires de cartes de handicapés inscrits auprès du ministère des affaires sociales s’élève à 208 mille 465 personnes.
Le taux du handicap en Tunisie est estimé à 2%, selon des statistiques de 2013.
La répartition de la prévalence des handicaps se présente comme suit:
oculaire : 10,7% 
moteur : 43,9% 
mental : 28,3% 
auditif: 11,8%
 polyhandicap : 5,1%
La Tunisie compte 6 établissements publics de protection et de prise en charge des handicapés relevant du ministère des affaires sociales. Le nombre des personnes relevant de ces institutions est 516 personnes.
Nous comptons 174 associations actives dans la prise en charge des personnes handicapées. Ces associations disposent 237 sections et 314 centres. Le nombre des élèves inscrits dans les centres spécialisés est 18 mille 220 jeunes.

Privilèges pour handicapés physiques


Importation des véhicules aménagés spécialement pour handicapés physiques

Portée du régime fiscal privilégié



N° de positionDésignationTaux %
Ex 87.03Véhicules automobiles de tourisme spécialement aménagés à l’usage des handicapés physiques :
A moteur à allumage autre qu’à combustion interne :
  • d’une cylindrée n’excédant pas 1300 cm3.
0
  • d’une cylindrée excédant 1300 cm3 et n’excédant pas 1700 cm3
10
  • d’une cylindrée excédant 1700 cm3 et n’excédant pas 2000 cm3
20
A moteur à allumage par compression :
  • d’une cylindrée n’excédant pas 1900 cm3.
10
  • d’une cylindrée excédant 1900 cm3 et n’excédant pas 2100 cm3
20

L’octroi du régime fiscal privilégié, ci-dessus défini, est subordonné au respect des conditions suivantes :

Conditions d’octroi du régime fiscal privilégié

  • Le requérant doit être résident en Tunisie;
  • le requérant doit être titulaire d’un permis de conduire adéquat ;
  • le requérant doit être handicapé d’un ou des deux pieds, ou bien d’une ou des deux mains ;
  • le véhicule doit être un véhicule de tourisme aménagé conformément à son handicap ;
  • la cylindrée du véhicule ne doit pas dépasser les 2000 cm3 pour ceux à moteur à énergie essence, et les 2100 cm3 pour ceux à moteur à énergie diesel;
  • le bénéficiaire doit s’engager à ne pas céder le véhicule, durant une période de cinq ans, à compter de la date de la première immatriculation dans la série minéralogique tunisienne.

Modalité d’octroi du régime fiscal privilégié

Le régime de faveur est accordé sur  une demande de privilège fiscal, établie par le requérant et déposée auprès du bureau des douanes d’importation, appuyée de tous les documents requis.

Renouvellement du régime

Le régime de faveur n’est accordé qu’une fois tous les cinq ans à compter de la date de la première immatriculation dans la série minéralogique tunisienne.

Cession du véhicule

La cession des véhicules automobiles bénéficiant de l’avantage fiscal sus-mentionné avant l’expiration du délai de 5 ans est soumise à une autorisation des services des douanes et au paiement des droits et taxes exigibles sur la base de la valeur du véhicule et des taux en vigueur à la date de la cession. Toutefois, les véhicules automobiles concernés par le privilège fiscal peuvent être cédés avant l’expiration du délai de 5 ans au profit des personnes physiques éligibles au bénéfice du régime privilégié, défini ci-dessus, sans être soumis à la condition d’incessibilité.

Héritage

En cas du décès du bénéficiaire, l’avantage fiscal demeure un droit acquis aux héritiers qui ne sont plus soumis à la condition d’incessibilité précitée.

Transport des handicapés

Portée du régime fiscal privilégié

  •  Importation des bus relevant du numéro 87-02 du tarif des droits de douane :
    En application du point 7.16 du titre II des dispositions préliminaire du tarif des droits de douane, et de l’alinéa “ 7 ” du numéro 28 du tableau “ A ”, annexé au Code de la taxe sur la valeur ajoutée, les bus, relevant du numéro 87-02 du tarif des droits de douane, et destinés, exclusivement au transport des handicapés bénéficient, à l’importation, de l’exonération des droits de douane et de la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée.
  • Importation des véhicules automobiles de 8 ou 9 places, relevant du numéro 87-03 du tarif des droits de douane :
    En application de l’article 47 de la loi n° 97-88, du 29/12/1997, portant loi de finances pour la gestion de l’année 1998, et des articles 49 et 50 de la loi 98-111, du 28/12/1998, portant loi de finances pour la gestion de l’année 1999, les véhicules automobiles de 8 ou 9 places, relevant du numéro 87.03 du tarif des droits de douane, affectés, exclusivement, au transport des handicapés et importés par les associations et personnes, autorisées par les services compétents du Ministère des Affaires sociales, bénéficient de l’exonération des droits de douane et de la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée et du droit de consommation.

Conditions d’octroi du régime fiscal privilégié

Le bénéfice des avantages fiscaux, ci-dessus définis, est subordonné au respect des conditions suivantes :
  • le bénéficiaire du régime de faveur doit s’engager à ne pas céder le véhicule importé, pendant cinq ans, à partir de la date d’immatriculation ;
  • les bus et les véhicules, bénéficiant des exonérations précitées, doivent porter un insigne spécial fixé par l’arrêté du Ministre du Transport du 27/07/99.

Modalités d’octroi du régime fiscal privilégié

Pour bénéficier de l’un des régimes de faveur, définis ci-dessus, l’importateur doit déposer, auprès du bureau des douanes d'importation:
  • Une demande de privilège fiscal, du modèle 6.3.41, appuyée des documents requis (facture d’importation, avis d’arrivée, etc...)
  • Après obtention de l'accord d'octroi du régime sollicité,  la déclaration en détail,  afférente au dédouanement du véhicule importé.

QR code

c'est mon QRcode

DEKA iBot



iBOT 

Regarder quelqu'un dans un fauteuil roulant du mal à se lever sur un trottoir nous a fait comprendre qu'il était temps pour le fauteuil roulant d'être complètement réinventé. Le iBOT donne personnes handicapées la possibilité de naviguer n'importe quel terrain et abordent la vie avec un nouveau sens de la dignité. La technologie d'auto-équilibrage de la iBOT permet à l'utilisateur de monter et descendre les escaliers, naviguer terrain difficile et "stand" au niveau des yeux avec les gens autour d'eux ambulatoires.

http://www.dekaresearch.com/ibot.shtml

lundi 29 septembre 2014

Les nouvelles technologie : un nouvel espoir pour le handicap ?


« Paralysée de tous ses membres, ne pouvant pas parler, la petite Émilie n'a jamais pu aller à l'école. Pourtant, elle lit des histoires et, depuis peu, apprend l'anglais. A partir d'un seul mouvement volontaire – pour elle c'est la lèvre inférieure, pour d'autres un orteil ou un simple souffle –, un capteur relié à l'ordinateur lui permet de tourner les pages de son livre numérique, de revenir en arrière ou de changer d'activité. Elle accède ainsi à des apprentissages et des loisirs jusqu'ici réservés aux enfants valides, qui lui offrent une nouvelle forme d'autonomie. »
Le développement des nouvelles technologies à ouvert, dans le domaine de la compensation du handicap , des perspectives qui relevaient de l'inimaginble  il y a une vingtaine d’années. Les meilleures espoirs thérapeutiques sont désormais envisageables, notamment dans le domaine des handicaps visuels et auditifs.

Un apport des nouvelles technologies à la lutte contre le handicap
robot.pngLes progrès constants de l'informatique, surtout l'amélioration et la miniaturisation des ordinateurs viennent boulerverser les méthodes de lutte contre le handicap. La domotique, c'est à dire l'ensemble des innovations permettant de centraliser le contrôle de certains applicatifs de la maison ainsi que la robotique sont appelées à de développer.
Effectivement, ces innovations offrent une solution adaptée aux besoins des personnes à mobilités réduites ou dépendantes, en assurant surtout un meilleur confort dans la vie quotidienne. Cependant, la vraie révolution réside dans le domaine de l'interface homme-machine, c'est à dire, les moyens mis en oeuvres pour que l'homme puisse "communiquer" avec une machine. Il est maintenant possible de commander un ordinateur par de simples mouvements de tête voire même de pupille, ce qui est évidemment une avancée révolutionnaire dans la compensation des handicps les plus lourds.

Les handicaps sensoriels vaincus ?
Les plus grands progrès actuellement réalisés restent cependant ceux liés aux principaux handicaps sensoriels, à savoir la cécité et la surdité. 
 Une amélioration des conditions de vie des personnes souffrant d'un handicap visuel, dans la vie de tous les jours pourrait représenter un espoir immense pour les quelques un million six cent milles aveugles et malvoyants en France. Au niveau du handicap visuel, la chirurgie ophtalmologique permet de diminuer sensiblement le nombre de personnes aveugles mais reste hélas impuissante face à certaines maladies handicapantes liées à la vision. Toutefois, quelques avancées notables ont étées réalisées dans le domaine de la compensation de la Dégéneréscence Maculaire Liée à l'Age (DMLA) qui entraîne une cécité. L'idée est d'amplifier le peu de vision restant au patient afin de lui permettre de conserver son autonomie grâce à des lunettes à amplification ou à réalité augmentée (Voir schéma du bas)
"Il s'agit de lunettes informatives, qui conservent la fonction ophtalmique du verre. Une mini-caméra intégrée à la monture capte l'image. Celle-ci est traitée en temps réel par un PC ultraportable, puis projetée sur la rétine en transparence avec la scène naturelle. Cette projection est réalisée par un système optique de quelques millimètresretine.jpgencapsulé dans le verre ophtalmique. La taille de l'image correspond à celle d'un écran de 80 pouces observé à une distance de 4 mètres" explique Thierry Villette, à la tête du consortium Descartes, composé de plusieurs entreprises dans le but de proposer des solutions à ce type de handicap.
De plus, les statistiques sont encourageantes quant aux futurs progrès techniques de compensation des handicaps visuels. On estime que dans une dizaine d'années, une partie significative des personnes ayant perdu la vision retrouveront une certaine perception visuelle grâce à des prothèses fixées sur la rétine. (Voir schéma de droite)


lunette-2.pnglunettes.gif
Deux modèles de lunettes à amplifications                                                                  Fonctionnement de la puce rétinienne 
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Les nouvelles technologies pour lutter contre les problèmes de surdité et surtout les implants dit cochléaires permettent de supprimer d'une certaine façon la surdité profonde. Les prothèses accoustiques accomplissent aussi des progrès remarquables, mais bien que ces aides ne redonnent pas une audition "normale", elles permettent néanmoin une très bonne intégration dans la société.
L'utilisation de l'implant cochléaire, actuellement de plus en plus courant, permet parfois aux personnes ayant perdu toute leur audition de la retrouver et même parfois "d'oublier" leur surdité comme nous le prouve Marie-Françoise BREU, membre de l'AMDS et dont vous pouvez lire l'interview sur notre site.

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Un appareil auditif traditionnel  et le fonctionnement de l'implant colchéaire



Vers une meilleure mobilité ?
Le fauteuil roulant des personnes invalides se modernise peu à peu afin de permettre une meilleure adaptation dans le quotidien. Dans un futur proche, le fauteuil des personnes lourdements handicapées sera sans doute conçu comme une "centrale" qui permettrait une autonomie encore supérieure à celle que peuvent avoir les fauteuils d'aujourd'hui avec différentes positions : assise, debout.
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Fauteuil roulant du "futur" avec deux positions pour faciliter le quotidien de la personne invalide


Mais, comme vu précédemment, l'évolution constante de la robotique permet le développement de bras robotisé qui peuvent aider ces personnes dans un certain nombre de tâches quotidiennes, par exemple, boire qui est un geste simple pour les valides mais peut se révéler plus dur pour les personnes invalides.


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 Les bras articulés représentent
un espoir dans l'exécution des
gestes du quotidien









Les progrès pour la mobilité des personnes ayant perdu l'usage d'un membre sont également considérables. On peut ainsi affirmer que 20 % des militaires amputés à la suite de blessures en Irak peuvent grâce à de nouvelles prothèses se réintégrer dans la société. Les exosquelettes sont en fait des membres articulés fixés sur les membres amputés ou invalides et qui les actionnent.
A l'heure actuelle, les exosquellettes sont surtout utilisé pour la rééeducation. Toutefois, ils pourraient constituer une perspective intéressante pour soigner certaines paralysies.

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Des prototypes d'exosquelettes lançés par Honda


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Une jambe artficielle, véritable révolution

Les nouvelles technologies sont une véritable révolution pour améliorer la vie de la personne handicapée et l'aider à mieux s'intégrer en ayant une meilleure mobilité ou en bénéficiant d'implants diverses. En effet, on ne peut faire l'impasse sur un handicap et souvent, les handicapés subissent le regard des autres et peuvent en souffrir. Les nouvelles technologies font partie intégrante d'une meilleure acceptation du handicap, qu'il soit physique ou cognitif et suscitent de nouveaux espoirs pour ces derniers. Les progrès technologiques permettraient ainsi de retrouver pourquoi pas, tout ou partie des capacités perdues à cause du handicap et de mieux s'intégrer en pouvant réaliser plus simplement des actions du quotidien et des activités sociales (attraper un objet en hauteur, écouter et participer à une conversation...)

Mon pays


















dimanche 28 septembre 2014

LA MYOPATHIE DE MIOSHI

MYOPATHIE DISTALE DE TYPE MIYOSHI

Une maladie rare d'origine génétique et qui touche le muscle.
Elle se manifeste par une faiblesse des muscles des pieds et des jambes, parfois des mains, entraînant une gêne pour monter les escaliers, courir, marcher…

    MYOPATHIE DISTALE DE TYPE MIYOSHI

    Une maladie rare d'origine génétique et qui touche le muscle.
    Elle se manifeste par une faiblesse des muscles des pieds et des jambes, parfois des mains, entraînant une gêne pour monter les escaliers, courir, marcher…

    La myopathie de Miyoshi fait partie du groupe des myopathies distales, ainsi dénommées car elles touchent principalement les extrémités des membres (pieds et chevilles, mains et poignets).

A quoi la myopathie de Miyoshi est-elle due ?

La myopathie de Miyoshi est due à des anomalies dans le gène DYSF. Ce gène code la dysferline, une protéine localisée dans la membrane de la cellule (ou fibre) musculaire. La dysferline joue un rôle dans la réparation de la membrane des cellules musculaires et dans le transport de protéines à l'intérieur de la cellule.
L’absence de dysferline rend la membrane des cellules musculaires plus fragile. Lorsqu'une lésion du muscle se produit, la membrane n’est plus réparée (ou moins bien), entraînant une perte des fibres musculaires. Le muscle s'atrophie et devient moins fort.

Où en est la recherche dans les myopathies distales ?

Des progrès remarquables portant sur la caractérisation des manifestations, les origines génétiques et l'exploration de certaines pistes thérapeutiques ont été obtenus ces dix dernières années dans les myopathies distales. Plusieurs nouveaux gènes ont été identifiés ces dernières années :
  • le gène GNE, qui code une enzyme impliquée dans la synthèse de l'acide sialique, dans la myopathie distale de Nonaka en 2002 ;
  • le gène TTN, qui code la titine, dans la dystrophie musculaire tibiale de Udd en 2002 ;
  • le gène ANO5, qui code l'anoctamine 5 dans une forme de myopathie distale similaire à la myopathie de Miyoshi en 2010;
  • le gène TIA1, à l’origine de la myopathie de Welander et découvert au début de l'année 2013 (plus de 50 ans après la description de la maladie par Welander).
Lors du congrès Myology 2011, organisé par l'AFM-Téléthon, un symposium était consacré à la myopathie distale liée à des anomalies génétiques dans le gène GNE et aux avancées prometteuses de la recherche dans cette affection. Un autre symposium consacré d’une façon plus générale aux myopathies distales, a, notamment, fait un point sur leur classification.

Les dysferlinopathies, dont fait partie la myopathie de Miyoshi, sont un sujet particulièrement d'actualité en myologie.

En France, un programme de recherche visant à l’identification des partenaires moléculaires de la dysferline est en cours, de même que l'exploration de plusieurs pistes thérapeutiques (thérapie génique, mini-dysferline).
Une étude internationale sur l’évolution clinique des dysferlinopathies sur 3 ans est en cours dans plusieurs pays dont la France (Marseille, Paris). Elle a pour but de mieux caractériser la progression de la dysferlinopathie, d'identifier des marqueurs de la maladie, des outils de mesure et des tests appropriés à analyser lors d’un futur essai clinique.
Une base de données internationale sur les dysferlinopathies, soutenue par l’AFM-Téléthon, a été créée dans le but mieux comprendre les anomalies génétiques responsables, de connaitre leur fréquence et d’identifier les patients pour la recherche clinique.

vendredi 26 septembre 2014

Myopathie de Duchenne

Myopathie de Duchenne : efficacité et tolérance du drisapersen

PUBLIÉ LE : 08/09/2014

Les résultats de l’essai de phase II du drisapersen dans la DMD publiés dans le Lancet Neurology montrent son efficacité et sa bonne tolérance sur 24 semaines.


      Le 8 septembre 2014, la société pharmaceutique Prosensa a annoncé la publication dans la revue médicale The Lancet Neurology des résultats à 24 semaines de l’essai de phase IIen double aveugle contre placebo du drisapersen dans lamyopathie de Duchenne (DMD). Le communiqué de presse annonce également des résultats préliminaires de cet essai à 48 semaines.
Cet essai, qui s’est achevé en septembre 2012, s’est déroulé dans 13 centres et 9 pays dont la France (Institut de Myologie, Paris). Les 53 garçons atteints de DMD et âgés de 5 ans et plus, recrutés pour l’essai, ont reçu pendant 48 semaines, par injection sous-cutanée, 6 mg/kg de drisapersen ou du placebo, soit en « traitement continu » (une fois par semaine), soit en « traitement intermittent » (9 doses par période de 10 semaines).

Après 24 semaines de traitement

Les résultats publiés en septembre 2014 dans The Lancet Neurology montrent que la distance de marche parcourue pendant 6 minutes après 24 semaines de traitement a augmenté de 35,1 mètres pour le groupe traité par le drisapersen en continu par rapport à celle du groupe placebo. Il n’y a pas de différence significative entre le groupe traité en continu et en discontinu.

Après 48 semaines de traitement

Les résultats préliminaires annoncés par Prosensa montrent que la distance de marche parcourue pendant 6 minutes après 48 semaines de traitement est supérieure de 35,9 mètres pour le groupe traité par le drisapersen en continu par rapport au groupe placebo. Les résultats cumulés des deux groupes traités par le drisapersen (en continu et en discontinu) témoignent de meilleures performances de marche (31 mètres de plus en moyenne) par rapport à ceux des groupes placebo combinés, permettant de conclure à une efficacité du drisapersen sur la marche après 48 semaines dans la DMD.
Et ce malgré des effets indésirables sans gravité : réactions au niveau du site d’injection du produit chez 35 patients traités dont 6 avec le placebo et protéinurie.

Des perspectives encourageantes

Ces résultats qui confirment l’intérêt d’un traitement précoce des enfants atteints de DMD pour préserver leur capacité à la marche, constituent un bon atout pour l’avenir du drisapersen. D’autant que la Food and Drug Administration (FDA), l’équivalent américain de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), a accepté en juin dernier le principe de l’évaluation d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le cadre d’une procédure accélérée, sous réserve d’études complémentaires qui restent à définir. Et que la demande d’AMM en Europe devrait suivre selon le communiqué de presse de Prosensa.

Un premier médicament de thérapie innovante

Un premier médicament de thérapie innovante approuvé pour la myopathie de Duchenne !

L’Agence européenne du médicament (EMA) a rendu ce jour un avis favorable pour une autorisation de mise sur le marché conditionnelle de l’Ataluren.

Recherche myopathie de Duchenne
Ce produit développé par PTC Therapeutics est le premier médicament de thérapie innovante approuvé pour la myopathie de Duchenne !  C’est également un espoir pour un très grand nombre de maladies génétiques concernées des mutations « STOP ». Cette autorisation concerne les malades âgés de plus de 5 ans et ambulants. 

A travers cet avis de l’EMA, c’est une technique innovante de chirurgie du gène qui est validée : la translecture de codon « STOP ». La mutation « STOP » située sur le gène responsable de la maladie entraîne, dans la dystrophie musculaire de Duchenne, l’absence de production de dystrophine, une protéine indispensable au bon fonctionnement musculaire. Grâce à l’administration de l’Ataluren, une petite molécule développée par PTC Therapeutics, ce codon « STOP » est ignoré lors du processus de production des protéines ce qui permet la production d’une protéine fonctionnelle. Les résultats des essais menés par PTC Therapeutics indiquent un ralentissement de l’évolution de la maladie ainsi que l’amélioration de la marche pour certains malades.
Cette annonce de l’EMA est donc une excellente nouvelle pour les malades concernés (13% des garçons touchés par une myopathie de Duchenne) mais aussi pour les malades atteints d’autres maladies génétiques causées également par des mutations « STOP » (mucoviscidose…). Ces mutations concerneraient environ 10 % de la population concernée par une maladie génétique.  
  L’AFM-Téléthon se félicite de cette avancée qui illustre le bien-fondé de la stratégie qu’elle développe depuis plus de 25 ans pour la mise au point de thérapies innovantes issues de la connaissance des gènes. L’Association a soutenu, grâce aux dons du Téléthon, des travaux de recherche fondamentale sur la technique de translecture du codon « stop » et son Institut de Myologie est centre investigateur des essais cliniques menés pour l’Ataluren. L’Association espère également que les autorités françaises mettront tout en œuvre pour un accès rapide des malades concernés à ce premier médicament.

jeudi 25 septembre 2014

Quels sont dysferlinopathies?



Dysferlinopathies sont un groupe de dystrophies musculaires récessives autosomiques causés par la perte de la protéine dysferline fonctionnelle due à des mutations dans le gène de la dysferline. "Autosomique récessif" signifie que la maladie se produise, les deux copies du gène de la dysferline doivent contenir une mutation. Cela se produit généralement en héritant d'une mutation de chaque parent. Puisque le terme «dysferlinopathie" est un diagnostic génétique, il ne doit être utilisé lorsque des mutations pathogènes dans la dysferline ont été identifiés. Bien qu'il soit clair que dysferlinopathies sont des maladies rares, l'incidence exacte n'a pas encore été déterminée. 

Dysferlinopathies sont caractérisées par une atrophie musculaire progressive et sont cliniquement divisés en quatre types principaux: 

• Membre des ceintures dystrophie musculaire de type 2B (LGMD2B), 
la myopathie de Miyoshi, 
• myopathie distale avec tibiale antérieure début (DMAT), 
• la faiblesse proximodistal. 
Le diagnostic clinique spécifique donnée dépend généralement sur ​​le modèle initial de l'atteinte musculaire au moment du diagnostic. Par exemple, un diagnostic de LGMD2B est donnée quand la faiblesse se manifeste d'abord dans les muscles proximaux (des cuisses et des bras), alors que le diagnostic de la myopathie de Miyoshi est donnée quand la faiblesse se manifeste d'abord dans les muscles distaux (les mollets et les bras inférieurs). On ne sait pas comment les défauts dans le gène de la dysferline donnent lieu à l'ensemble de ces différentes manifestations cliniques. Cependant, les patients commencent normalement à l'expérience d'une combinaison de symptômes (c'est à dire la faiblesse de la proximale et distale des membres) que la maladie progresse et dans les étapes ultérieures, les symptômes sont assez similaires avec un chevauchement entre les différents types. 

Les symptômes se manifestent habituellement de dysferlinopathies chez l'adulte jeune entre les âges de 16 et 25 et surtout affectent le muscle squelettique des membres et les ceintures des membres (hanches et épaules), laissant les muscles essentiels tels que le cœur et le diaphragme largement épargnés. Le taux de progression est relativement lente par rapport à la plupart des autres types de dystrophie musculaire; la majorité des patients de dysferlinopathie devenir non ambulatoire dans les 10-20 ans suivant le diagnostic, mais l'espérance de vie est normale. Cependant, il existe une grande variabilité dans l'âge d'apparition et la progression de la maladie.

L'Institut national de neurologie portera le nom du Pr Mongi Ben Hamida


13 Mai 2012

Il n’est jamais trop tard pour rendre hommage aux illustres figures de la médecine tunisienne. C’est ainsi qu’après l’Institut d'Enfants qui a pris le nom du Pr Béchir Hamza, c’est autour de l’Institut national de neurologie, sur la colline de la Rabta de s’attribuer le nom de son fondateur en 1973, le Pr Mongi Ben Hamida (1928 - 2003). Père incontestable de la neurologie tunisienne, toujours en avance sur son temps, il avait été avec son équipe à l’origine de la découverte de la myopathie tunisienne.

La cérémonie officielle organisée à cette occasion, samedi,  coincidant avec la commémoration du 9ème anniversaire de son décès le 4 mai 2003, en présence du ministre de la Santé, Dr Abdellatif el Mekki et d’un grand nombre de confrères du défunt et de sa famille, était une nouvelle occasion pour lui rendre hommage et rappeler également son œuvre en tant que Doyen de la Faculté de Médecine de Tunis et de ministre de la Santé.
Il y a trois ans, sous la plume de son disciple, le Pr Fayçal Hentati, Leaders avait mis en ligne, le 22 mai 2009, un hommage au Pr Ben Hamida qui garde aujourd'hui encore toute son actualité.
Le lundi matin était toujours une journée importante pour le résident de neurologie qui avait en charge les  malades du côté hommes au service de neurologie du Professeur Mongi Ben Hamida. Il fallait venir particulièrement tôt ce jour pour mettre la dernière main à la préparation de la visite du patron ou pour bien examiner le patient qui venait d’être hospitalisé la veille aux urgences. On savait que le secret de la réussite de cette visite était de bien la préparer depuis la fin de la semaine. On savait également que l’avenir d’un résident dans le service dépendait beaucoup de l’impression qu’aurait le patron de lui durant ces visites. Si on avait la chance d’être de garde le week end, on trouvait toujours le temps pour achever l’examen de tel patient, compléter la discussion d’un autre ou classer les examens radiologiques et biologiques de tel autre malade. Si on n’était pas de garde, le secret était  de venir préparer la visite au calme le week end.
Un cérémonial immuable


Ceux qui ne pouvaient pas le faire, rataient fréquemment la visite. Celle-ci commençait habituellement vers 10h30 du matin selon un cérémonial  immuable, qui fait rapidement comprendre aux nouveaux venus  qu’il s’agit d’un moment important dans la vie du service. Le patron sortait du bureau du secrétariat du 1er étage et avançait vers la  première chambre le marteau à  reflexe accroché à son devant-blouse,  ce qui constituait  le signal du début de la visite. Agrégés, assistants, résidents internes et stagiaires de tous bords, qui attendaient la visite se  précipitaient vers la première chambre.
Le patron entrait le premier dans la chambre suivi  par le résident de la salle, une partie du groupe restait à l’extérieur de la chambre pour suivre de loin, la visite. Le patron saluait le patient. Ce qui était  le signal pour le résident de commencer sa présentation : motif d’hospitalisation, antécédents médicaux, antécédents familiaux, histoire de la maladie... Si le résident disait que le patient avait  des antécédents familiaux, le patron vérifiait l’arbre généalogique, s’il disait qu’il n’y avait  pas de cas similaires dans la famille, le patron reposait la question au malade, lui redemandant son domicile, son nom de famille, celui de la famille de sa mère, ou s’il avait une parenté avec d'anciens malades habitant sa région que le Patron lui citait, quand il s’agissait  de maladies dégénératives, comme on disait à cette époque, Il lui arrivait souvent de déceler d’autre cas omis par l’interrogatoire du résident. Alors que Le résident présentait l’examen clinique, le patron vérifiait  lui-même les signes rapportés en examinant le malade : réflexes rotuliens présents, réflexes achilléens abolis, présence de signe de Babinski…
S’il avait un doute, il réexaminait encore le malade, le faisait marcher le long du couloir pour observer sa démarche ou faire « sortir »le signe de Babinski. « Il ne s’agit pas d’une maladie de Friedreich car certains réflexes sont présents, mais plutôt d’une forme proche de la maladie de Pierre Marie » rappelait-il à chaque fois devant de tels malades et, souvent, il ajoutait que "cette entité n’est pas reconnue par les auteurs anglo-saxons car Pierre Marie avait décrit sa maladie sans consulter des malades mais uniquement en se basant sur la littérature ».  

Il aimait rappeler les résultats de la thèse de Madani, se remémorant, à l'occasion, le cas d'un cousin du patient qu’il avait examiné, il y a quelques années, et qui avait tous les réflexes abolis. «Il s’agit d’une preuve supplémentaire qu’il s’agit bien d’une forme  intermédiaire d’hérédodégénérescence spinocérébelleuse » ajoutait-il souvent devant de tels malades. 

Il demandait les résultats de l’EMG et de l’électrophorèse des protéines du LCR .Il cherchait dans les examens complémentaires, disponibles à l’époque, la  preuve "qui pourrait enfin convaincre les plus sceptiques et en particulier les anglo-saxons"de la présence de ces entités. Il poussa ces collaborateurs à la génétique moléculaire qui en était, alors, à ses premiers balbutiements. C’est cette génétique qui va lui  révéler, parmi les premiers au monde, quelques années plus tard, certains des secrets de ces maladies et lui donner raison en grande partie. On passait ensuite au malade suivant, il s’agit d’un cas de sclérose en plaques. Dans  la chambre suivante, un autre patient nous attendait avec un signe de Claude Bernard Horner, un autre avec un syndrome d’Addie. La visite durait ainsi 3H30 à 4H. 

Les malades sont vus avec le même rythme, le patron ne  s'asseyait  jamais et ne montrait  aucun signe de fatigue du début jusqu’à la fin ce qui nous donner des complexes, nous, jeunes résidents qui tenions à peine sur  nos jambes à la fin de la visite.
Durant la visite, il était inconcevable qu’il se mette en colère ou qu’il exprime des félicitations. Ce n’est qu’après avoir travailler des années avec lui qu’on arrivait à déceler son approbation ou désapprobation aux étincelles  qui parcouraient son regard.

Si le résident  présentait bien ses patients, il n’a pas droit aux félicitations car il s’agissait pour lui du cours normal des choses ; Toutefois, Certains indices  permettaient  au résident de savoir qu’il était  sur le bon chemin: un tiré à part donné personnellement en présence des autres membres de l’équipe lors de la séance de biopsie sur une maladie évoquée lors de la visite, ou une invitation à fréquenter le laboratoire de façon régulière. Si le résident  présentait  mal ses patients, il devrait s’attendre à une visite encore plus pointilleuse la semaine prochaine. 

Les questions du Patron  se feront de plus en plus précises et, pour l'interlocuteur, de plus en plus embarrassantes. Ce résident restait ainsi étroitement suivi durant plusieurs semaines et n'était lâché que si son niveau arrivait au niveau souhaité. Si au contraire, son niveau ne s’améliorait pas ou s’il ne faisait pas l'effort nécessaires, le patron devenait du jour au lendemain gentil et tolérant avec lui. Ce comportement paradoxal m’avait intrigué  durant plusieurs années et je le trouvais  injuste. 

Il m’a fallu plusieurs années pour le comprendre. Car pour le professeur Ben Hamida, s’il finissait par désespérer d'un résident,  ce dernier changeait automatiquement de statut à ses yeux cessant d'être son élève. Il faisait tout, et avec beaucoup de tact, pour le convaincre de changer de spécialité ou de profil de carrière. Certains avaient suivi ses conseils et on compte parmi eux de grands noms de la chirurgie tunisienne. D’autres se sont entêtés à ne pas suivre ses conseils, ou bien n’ont jamais compris le message. Il ne changeait jamais son opinion sur eux. Certains d’entre eux ont fini par le combattre  notamment vers la fin de sa carrière en utilisant  tous les moyens dont ils  pouvaient disposer et avec des fortunes diverses.

C’est ainsi que se passait la visite dans le service de neurologie depuis sa création en1974 jusqu'au début des années quatre vingt dix.


Le programme du reste de  la semaine était immuable. Le lundi après-midi était consacré à la  biopsie musculaire. A trois heures pile de l’après midi, le patron entrait dans  la salle de biopsie où nous l’attendions  derrière une rangée de microscopes dans l’obscurité. Il examinait les six biopsies de la semaine et faisait les comptes rendus. Je me souviens de Monsieur Ben Hamida nous montrant les lésions d'une myopathie de Duchenne, dont la transmission n'était pas celle de la maladie classique et je ne suis pas près d'oublier l'incrédulité qu'il rencontrait.  

Le  mardi matin était consacré à la visite du 2ème étage, côté femmes, le jeudi matin pour la  coupe de cerveau (séance de confrontation anatomo-clinique diront les modernes), le jeudi après-midi pour le staff des sortants et l’enseignement post-universitaire. Le vendredi matin était la journée de la grande consultation. Chacune de ces séances était une séance d'enseignement de la neurologie et la découverte de nouveaux talents parmi les jeunes internes et résidents. A une autre occasion et pour l’histoire, je décrirai en détail,  le déroulement de ces séances.


L'origine de l’histoire du professeur Mongi Ben Hamida et de  la neurologie tunisienne remontait à  janvier 1967,  quand le doyen de la faculté de médecine de Tunis a fait appel à lui pour enseigner la neurologie à la première promotion d’étudiants de la jeune faculté de médecine de Tunis. C’était à cette occasion  que l’idée de créer un centre de neurologie à Tunis  avait germé en lui. À cette époque, le Docteur Mongi ben Hamida était chef de clinique à la Salpêtrière dans le prestigieux service d'un grand maître de la neurologie française le professeur Raymond Garcin.  

Il avait déjà fait un parcours important  dans la neurologie française. Il avait fait ses stages d’internat dans les meilleurs services neurologiques parisiens de l’époque. Sa thèse sur le couple dento-olivaire a obtenu le prix de thèse en 1965 et elle est  devenue une référence internationale sur les plans clinique et neuropathologique.Il démarra une activité de recherche à l’INSERM en parallèle à son activité  de chef de clinique. Un  stage d'une année à l’hôpital Albert Einstein à New York lui avait permis de comprendre le renouveau neurologique  dans le nouveau monde.
Le père de la neurologie tunisienne


En visionnaire, l'esquisse de l'institut de neurologie qu'il avait établie en 1967 s'opposait  à ce qui existait en France et en particulier à la Salpêtrière. L’idée était de créer une structure neurologique moderne et intégrée, comportant toutes  les spécialités y compris un laboratoire de recherche. Qui  osait  parler  de recherche à cette époque de fin des années soixante du vingtième siècle en  Tunisie ?

Les travaux de construction du centre de neurologie avaient commencé  en mai 1969. L’élection du Professeur Ben Hamida en tant que doyen de la faculté de médecine de Tunis  lui a permis de suivre de près cette construction qui s’est  achevée en septembre 1973.  Le centre de neurologie à été inauguré  le 20 mars1974. 


Depuis sa création, le service de neurologie que dirigeait désormais  le professeur Ben Hamida, était multidisciplinaire et comportait deux unités d’hospitalisation, un laboratoire de neuropathologie  doté par les équipements de recherche les plus modernes de l’époque, avec notamment, un microscope électronique, un secteur d’exploration fonctionnelle (électroencéphalographie, gamma-encéphalographie, echo-doppler cérébral) et une consultation externe de neurologie. 

Dès le départ, les objectifs du service était clairs  et se résumaient à traiter les patients tunisiens selon les protocoles modernes et adaptés aux réalités du pays, à former les jeunes médecins à la neurologie, à étudier les maladies neurologiques les plus fréquentes ou spécifiques au pays et à apporter une contribution réelle à  la recherche nationale et internationale. Grâce à cette organisation et à une analyse clinique rigoureuse, les objectifs fixés qui semblaient, au démarrage du service, tellement ambitieux, commencèrent à se réaliser.
Riche de sa longue expérience clinique et de recherche, le professeur Ben Hamida  avait décelé dès les débuts de son activité clinique en Tunisie, que certaines pathologies observées dans notre pays se distinguaient nettement  de ce qu’on observait en Europe, essentiellement dans le domaine de la pathologie dite dégénérative. 
Il était en avance sur son temps


Ces constatations l’ont amené à orienter toute sa recherche vers ces maladies dès 1976, sans pour autant négliger  le profil clinique et épidémiologique  de  pathologies neurologiques communes, comme la sclérose en plaques, la myasthénie, la chorée  Sydenham etc. Cette orientation était très courageuse et inédite. A cette époque, les maladies dites dégénératives étaient négligées en  neurologie, et même non enseignées dans  la plupart des facultés de médecine. Ces affections étaient considérées comme des maladies incurables,  de classifications complexes et leur connaissance inutile pour la majorité des neurologues. Avec persévérance et une conviction inébranlable, il a continué  à travailler sur ces maladies, supportant la moquerie des médecins de l’époque et  même le refus des revues scientifiques de  publier des sujets dont elles ne voyaient pas l’intérêt.  

Je me rappelle qu’au début des années quatre vingt, pour publier l’une des plus grandes séries  mondiales sur les hérédos dégénérescences spino-cérébelleuses, il vu obligé de s’appuyer sur l’étude cysto-manométrique vésicale, , alors que ce même travail clinique et sans la cysto-manométrie aurait pu être publié tel quel dans les plus grandes revues neurologiques internationales, une dizaine d’années plus tard.
Avec le recul et compte tenu de l’évolution ultérieure des connaissances des événements, on peut dire qu’il était en réalité en avance sur son temps   et qu’il  avait anticipé les progrès que va faire la neurologie.
Une découverte tunisienne: la myopathie de Duchenne fille


C’est cette anticipation qui a été a l’origine de beaucoup d’incompréhension à son égard mais également à l’origine de  ses découvertes  qui ont fait de la neurologie tunisienne une école reconnue et  respectée dans  le monde neurologique international. 

L’esprit qui animait le Professeur Ben Hamida est  bien illustré par sa découverte de la myopathie tunisienne. Tout avait commence  lors du 11ème congrès mondial de neuropathologie, organisé en 1977 à Amsterdam. Au cours de ce congrès, le professeur Mongi Ben Hamida a fait état, dans une communication, de la jeune expérience tunisienne sur les myopathies et osé dévoilé, devant les ténors de la pathologie musculaire de l’époque,  une forme particulière de myopathie, proche sur le plan clinique de la myopathie de Duchenne, mais touchant les enfants des deux sexes (transmission autosomique récessive) et souligné sa fréquence élevée en Tunisie. 

Il l’avait appelé myopathie de Duchenne fille. Cette intervention avait soulevé un tollé général, car Ben, comme l’appelaient  ses proches amis neurologues, venait  de briser un dogme neurologique datant de plus d’un siècle selon lequel la myopathie de Duchenne ne touchait  que les garçons. 

Les diapositives  en noir et blanc des malades étaient pourtant convaincantes, et on avait critiqué, alors,  les techniques histo-enzymologiques des biopsies musculaires effectuées au laboratoire. Ces techniques étaient considérées comme des techniques de pointe à cette époque et on doutait beaucoup qu’elles pouvaient être maîtrisées en si peu de temps en Tunisie.
J’ai pu constater par la suite que  ce type de critiques va se renouveler à chaque nouvelle découverte faite au laboratoire. En 1978,  le professeur Ben Hamida  invita à Tunis le professeur Sir John Walton, l’une des grandes figures de la neurologie mondiale et de la pathologie musculaire. Il a revu avec lui aussi bien les patients que les biopsies. Le professeur Walton a confirmé les conclusions du professeur Ben Hamida ce qui a permis d’espérer une reconnaissance internationale, qui n’était devenue unanime qu’après la découverte du gène de la myopathie Tunisienne par Le Docteur Kamel Ben Othman,  un jeune membre de son équipe en 1992. Le même scénario allait se reproduire avec la sclérose latérale amyotrophique juvénile, la maladie de Charcot Marie Tooth et les hérédo-dégénérescences spinocérébelleuses. 


Au cours de ces études le Pr Ben Hamida avait  compris que le travail à l’hôpital sur ces maladies héréditaires était incomplet et biaisé. Il avait innové une nouvelle forme d’études épidémiologiques que nous appelons actuellement la neuro-épidémiologie génétique. Chaque résident en neurologie qui préparait  sa thèse se devait de visiter à domicile les patients, sujet de son travail, d’examiner lors de ces enquêtes sur le terrain les membres des familles  afin d’établir un arbre généalogique exact ainsi que le détail clinique de chaque membre atteint de la famille. A ce moment, dans les années 80, on était loin de savoir qu’une révolution  médicale se préparait, la révolution génétique, qui s’est déclenchée en 1984 par la découverte de la localisation génétique de la chorée de Huntington par les techniques de génétique inverse.
Des défis à relever
    

Les études  accumulées par l’équipe du service de neurologie sur les maladies héréditaires neurologiques se sont révélées du jour au lendemain d’une importance primordiale et plaça l’équipe tunisienne dans une position  de choix dans le domaine de la recherche internationale. Des propositions de collaborations des quatre coins du monde provenant des équipes les plus prestigieuses commençaient à pleuvoir à partir des années quatre-vingt dix. Cette reconnaissance rapide plaça l’équipe devant quatre défis, à savoir, collaborer  avec des équipes nettement plus avancées sur le plan technologique et ayant  des crédits de recherches illimités, former les jeunes chercheurs tunisiens à ces nouvelles technologies, préserver et continuer à contrôler le matériel génétique national et équiper le laboratoire par des équipements modernes et souvent onéreux. 

Ayant anticipé le phénomène, le Professeur Ben Hamida a pu encore  une fois relever les défis  au prix, il faut le connaître, d’une rupture avec des collaborations amicales anciennes et même au prix de profonds désaccords  avec des amis de longue date,  ayant placé l’intérêt  national au dessus de toute autre considération. C’est ainsi que les  meilleurs laboratoires du monde avaient  ouvert leurs portes à nos jeunes chercheurs pour étudier les maladies tunisiennes tandis que  les crédits de recherches  qui avaient  afflué ont servi à l’équipement du laboratoire.

En quelques années,  la génétique moléculaire est venue confirmer tous les travaux cliniques initiés par le Professeur Ben Hamida. Les  entités cliniques définies ont pu, ainsi, avoir leurs individualisations génétiques par des chercheurs tunisiens qui ont vu leurs travaux publiés par les meilleures revues scientifiques, telles "Nature" et "Sciences".  Les membres de l’équipe de l’institut ont pu localiser les gènes d’une douzaine d’affections neurologiques plaçant cette équipe parmi les plus performantes dans ce domaine. La formation des jeunes chercheurs tunisiens dans ce domaine et l’équipement du laboratoire qui se sont  fait en parallèle permettent actuellement de  mener les travaux de localisation et  d’identification  génétique  entièrement au sein de l’équipe à l’Institut National de Neurologie.
Il faut noter que les découvertes tunisiennes ont eu des répercussions fondamentales dans la compréhension de maladies plus fréquentes dans les domaines des dystrophies musculaires, des ataxies ou des maladies nerveuses périphériques. Malgré sa maladie qui avait  commencé à l’affaiblir de manière sournoise depuis le début de 2001, le professeur Ben Hamida avait gardé le même enthousiasme pour suivre ses recherches et former les jeunes neurologues au sein de son équipe jusqu’à son décès le 4 mai 2003. Son départ avait laissé un grand vide dont nous n'en sommes jamais consolés.

Ayant côtoyé le Maître durant une si longue période, je pense que le plus grand hommage que nous pouvons lui rendre et qui lui fera plaisir de là où il est, c’est de transmettre sa passion pour la neurologie, la qualité de son enseignement et son enthousiasme pour la recherche à nos élèves.


Professeur Fayçal Hentati